Théâtre 2 L'Acte
Performance Théâtre
Déambulation In Situ
11.09.2020 → 18.09.2020
Spectacles
Durée : 1H30
Tarif : 8€ / 12€
Nous avons beaucoup ces temps-ci entendu ce terme de « distanciation », nous préférons le prendre dans un sens « brechtien » une distance critique propice aux interrogations en profondeur sur notre destin commun.
Au début…
Né à Liège le 1er mars 1944, il commence le théâtre dés ses études secondaires, puis à l’Université, joue à « l’Etuve » sous la direction de Marcel Lupovici, participe à la création du Théâtre de la Communauté de Seraing.
À Toulouse, il crée avec Mamadi Kaba et des étudiants d’Afrique Noire « Une saison au Congo d’Aimé Césaire à la Bourse du travail et l’Esclave de Leroy Jones au café Saint-Sernin.
L’été 68 il fonde le Théâtre de l’Acte avec Mamadi Kaba en 1968. Première création Tout-Homme, moralité médiévale, suivie du Nez d’après Gogol.
Sa vie désormais se confond avec celle de la compagnie, (c’est pourquoi il est difficile ici de démêler le « je » d’un « nous »)
Stages avec Grotowki et Cieslak. Rencontres et échanges avec le Living Theatre et le Bread and Puppet.
La compagnie s’installe au château de Persin-Bas à Castelmaurou, vie en communauté jusqu’à la création à Toulouse de la Fabrique Arnaud Bernard en 1974.
Dés le départ il a considéré que le théâtre avait aussi un rôle politique d’éveilleur, et avec la compagnie élargie a régulièrement mené des actions de théâtre de rue et de performance dans l’espace public. Son travail depuis l’origine a voulu tourner le dos au réalisme psychologique, se situant dans l’orbe d’Artaud tout en s’insérant dans un engagement politique.
Il a participé à la création de divers lieux à Toulouse persuadé qu’un travail sur la durée exigeait un lieu permanent, ce furent donc après la Fabrique, l’IREA, les Entrepôts, le Théâtre Garonne, en 1988 -qu’il dirige les premières années avec Jacky Ohayon-, et le Ring en 2004 .
Après un Doctorat en lettres modernes sur le rire dans le théâtre médiéval. Il initie en 1974 à l’Université Toulouse le Mirail avec Michel Didier les premiers enseignements pratiques de théâtre et y enseigne jusqu’en 2003. Il continue son activité de transmission à travers la mise en œuvre en 1995 d’un cycle « L’acteur pluriel », aujourd’hui devenu « L’acteur au présent ».
Au sein de sa compagnie il a mis en scène et assuré la scénographie de plus d’une quarantaine de spectacles, dont pour moitié des œuvres du répertoire, ancien, moderne ou contemporain, et pour moitié des créations produites à partir de recherches collectives et d’improvisations.
Depuis Tout Homme, dans cette première option, on citera pêle-mêle Les Bonnes, Médée d’Euripide et Les Phéniciennes, Hanjo (Mishima) Hop Signor (Ghelderode), Matériau Médée (Heiner Müller) Le Roi Lear, et récemment Hiver (Jon Fosse) sans parler d’une prédilection pour le grotesque avec Excédent de poids, Insignifiant, Amorphe (Schwab) ou Ubu Roi et Ubu Enchaîné (Jarry) en collaboration avec Dominique Collignon Maurin.
Pour ce qui est des créations originales, depuis Le Nez, on notera entre autres Cestas, Nous sommes Vivants, Graffitis pour une autre terre, Phosphore, Qui Vive, Terra Incognita, sans omettre depuis le début les spectacles déambulatoires ou les interventions sur des sites singuliers comme Itinéraire de Nuit, Ballade pour réveiller les feux, Mémorial Park et tout récemment Dédale.
Nous avons eu une collaboration étroite avec Bernard Noël pour la création du Principe de Legassov, et 11 Voies de fait, et avec Serge Pey pour une réalisation qui verra le jour à Mexico : Auxilio 68, avec les auteurs mexicains Sergio Lopez Vigueras et Angel Hernandez, fruit d’une collaboration avec le TheatroSinParedes et Sébastien Lange.
Plusieurs œuvres ont fait une part essentielle à la musique, avec des artistes comme Michel Doneda, Bal de Blattes, Affrontements (Michaux), Alain Joule Médée, Arnaud Romet, Psaume (d’après Trakl).
La collaboration avec des musiciens pratiquant l’improvisation est une part essentielle du travail. L’introduction de l’image vidéo, amenée par Bruno Wagner, fait également partie aujourd’hui de l’écriture de certains spectacles.
Par ailleurs, à côté d’une pratique d’action poétique ou de performance individuelle, il continue à faire le Grand Huit, en compagnie des complices de toujours Lê Quan Ninh et Michel Doneda, et parallèlement il poursuit la pratique de l’improvisation avec le Un, un collectif d’une vingtaine de musiciens.
Comédien, il a joué dans le Pleure Misère sous la direction de Marie Vayssière, et Massacre à Paris mis en scène par Marie Angèle Vaurs, dont il signe la scénographie.
Il a réalisé la scénographie de spectacles de Jean-Pierre Tailhade, Antigone, Là-Bas, Les Braises (Maraï).
Il a signé l’adaptation et la mise en scène de la nouvelle de Kleist Tremblement de terre au Chili avec le Teatro do Mundo de Lisbonne, ce qui lui a valu en 1981 le prix de la critique portugaise.
Les spectacles qu’il a mis en scène, comme ses actions, l’ont mené au-delà de la France, en Espagne, Belgique, Allemagne, Grèce, Portugal, Mexique, Serbie…
Nouvelle création de la compagnie, Dédale se veut donc une sorte de déambulation dans le paysage actuel à travers ses défis, ses peurs, et sa quête de liberté.
Comme un nouveau Thésée, le spectateur suivra son « fil d’Ariane » à travers divers cercles comme autant d’épreuves avant un contact retrouvé avec la liberté d’une poésie en actes : arrachement de l’exil, solitude de l‘individu, marchandisation du monde, pollution, envahissement technologique… et retour à un silence refondateur.
Chaque moment est conçu comme une expérience sensible et critique, dans une forme visuelle et plastique proche de la performance.
Certaines scènes sont rigoureusement écrites et chorégraphiées, d’autres laissent place à la liberté retrouvée de l’improvisation.
Mise en scène : Michel Mathieu
Chorégraphie du duo : Marianne Masson
Vidéo : Bruno Wagner
Son : Diane Launay
Lumière : Yohann Allais-Barillot
Construction : Basile Robert
Remerciements à Odile Duverger
avec Julien Charrier, Adrien Da Cunha, Célia Dufournet, Léo Gaubert, Diane Launay, Laure Lapeyre, Ariadna Logvinova, Orens Mallard et Adeline Raynaud.
Soutiens : Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée, Département de la Haute-Garonne, Ville de Toulouse