INCANDESCENTE CIE
Théâtre
Résidence
Accueil en résidence et/ou présentations d’étapes de travail : Théâtre Jules Julien, Le Local Piquemil, le café culturel La Grande Famille, l’association Saxifrages, l’Annexe 46, Le Théâtre du Grand Rond, Lieu Commun, Le Ring Scène Périphérique, l’Astronef, La Cave Poésie
Durée : 45 min.
Karen et Vera, c’est un spectacle de danse-théâtre sur comptoir Karen et Vera c’est l’histoire de Vera, créatrice de mode et de Karen futur mannequin Karen et Vera c’est l’histoire d’une histoire d’amour passionnelle et toxique entre deux femmes Karen et Vera c’est aussi l’histoire de Marlène, l’assistante de Vera dont elle est secrètement amoureuse Karen et Vera c’est les Feux de l’Amour, c’est Amour Gloire et Beauté, c’est Desperate Housewifes Mais Karen et Vera c’est aussi toutes les figures féminines du cinéma indépendant des années 70, de Pedro Almodovar à John Cassavettes en passant par David Lynch C’est également un hommage aux comédies musicales, aux films qui ont construit la culture queer Karen et Vera c’est toutes nos histoires d’amour maladive et répétitive dont nous avons tant de mal à sortir Karen et Vera c’est aussi l’occasion d’en rire et de s’en moquer Karen et Vera c’est plusieurs couche de fond de teint, et un contouring outrancier Karen et Vera c’est des habits de lumières, glamour et kitsch à la fois Karen et Vera c’est l’occasion de les frotter contre les comptoirs des bars, des salles de théâtres, des salles des fêtes, des cafés culturels et pourquoi pas contre le comptoir votre chez vous
Vera, créatrice de mode de renom reçoit chez elle Karen, une jeune femme qu’elle vient de rencontrer. Quand Karen arrive, c’est le coup de foudre. Le temps passe, leur relation évolue sous les yeux de Marlène, l’assistante de Vera, secrètement amoureuse d’elle. Quelques mois plus tard, Vera, bouteille de gin tonic à la main attend Karen. Quand Karen arrive, c’est l’amour qui rend fou. Ce duo de danse-théâtre accoudé au comptoir nous fait plonger dans l’intimité d’un couple et explorer les méandres de l’amour maladif dans tous ses registres, du plus tragique au plus kitsch. « Si l’on doit sortir du sickamour, alors il faut d’abord comprendre la commune nature circulaire des jeux de l’amour et du pouvoir et leur interconnexion, le fait que toute séquence politique «rejoue» les précédentes à la manière d’une pièce de théâtre pourrie, comme tout nouvel amour se réécrit à partir de nos amours perdues. » Pacôme Thiellement – Sycomore Sickamour Ce projet part d’une envie : explorer la monstruosité à travers la relation amoureuse passionnelle et sonder les dynamiques destructrices inhérentes à la construction du couple et de la fusion amoureuse proposées et véhiculées par l’ordre capitaliste patriarcal hétérosexuel (nous parlons ici d’ordre pour évoquer un systeme de société plus qu’un choix d’orientation sexuelle). Pour cela, nous avons choisi de mettre en scène une fiction et de plonger dans l’intimité d’un couple, Karen et Vera, inspirées des figures de Karine et Petra de l’oeuvre de Fassbinder. A travers la relation de ces deux femmes, nous travaillons à mettre en lumière les différents mécanismes de domination présents dans un couple liés à la question du travail, du statut social, de la différence d’âge ou encore de l’insécurité émotionnelle et affective. Pourquoi ces deux personnages aux origines sociales différentes, malgré tout leur savoir théorique et leur parcours de vie, basculent-elles dans une forme d’amour maladif et monstrueux ? Nous ne répondons pas à cette question. Ce qui nous intéresse, c’est plutôt le comment. Comment les deux protagonistes vont-elles abandonner leurs postures raisonnables et rationnelles pour entrer dans une sorte de transe où ne règnent plus ni morale ni sens ? Quels mots sont-ils dits, quels actes sont-ils commis ? Comment bascule-t-on petit à petit dans une forme de violence ? Nous jouons avec le désir jouissif de voir le masque des personnages tomber, le maquillage dégouliner et l’angoisse amoureuse exploser et ne plus se cacher. Par sa mise en scène, l’escalade de la violence devient à la fois tragique et comique. Car oui, l’expression du sickamour, de l’amour malade (selon l’expression de l’essayiste Pacôme Thiellement dans son essai Sycomore Sickamour), est de l’ordre du spectaculaire. Comme dans une sorte de compétition du drame. Nous traitons cette fiction par le biais du théâtre et de la danse afin que transpirent dans tout le spectacle une esthétique proche des genres cinématographiques qui ont baigné nos enfances d’histoires d’amour tragique et toxique allant de la télénovélas au cinéma indépendant américain des années 70 en passant par la comédie musicale queer. Ce qui nous a irrémédiablement amené à explorer les codes de “la féminité”, en tout cas celle que nous renvoient le cinéma et la télévision, pour nous en moquer, mais aussi pour leur rendre grâce.
Comédiennes – danseuses : Emma Gautrand, Elfi Forey
Comédienne – régisseuse son : Margaux Auroux
Regard chorégraphique : Alis Planat
Costumière : Margot Frumin