L’EXPÉRIENCE TEMPORELLE EN DANSE

Après des études à l’Ecole de Danse de Genève puis au C.N.D.C. d’Angers dont elle sort diplômée en 1994, Isabelle Kürzi s’est illustrée en tant qu’interprète auprès des chorégraphes Catherine Diverrès, Bernardo Montet, Josef Nadj, Héla Fattoumi et Eric Lamoureux et Olivier Dubois. Au sein de la Compagnie Stalker qu’elle fonde en 2006, elle signe deux solos Unheimlich (L’inquiétante étrangeté) et Tempus Octo. La notion de temps devient le sujet de son mémoire de master réalisé en 2017 à l’Université Paris 8 au département Arts, Philosophie, Esthétique, option Danse. À partir d’un corpus composé de témoignages personnels et d’entretiens avec des interprètes ainsi que des ouvrages La pensée et le mouvant d’Henri Bergson et Le sentiment de soi : Histoire de la perception du corps 16^ème 20^ème siècle de Georges Vigarello, Isabelle Kürzi y explicitait la relation étroite entre l’expérience temporelle du danseur et son sentiment de présence.

En soie s’articule à partir du tandem formé par le domaine de la recherche en art avec celui de la création artistique afin de questionner le lien entre l’acte de percevoir et celui de penser. Le geste dansé ne tisse-t-il pas finement cette double faculté humaine ?
À partir de son mémoire de master « L’expérience temporelle en danse » pour lequel Isabelle Kürzi écrit des récits issus de son expérience de danseuse, En soie propose une scène-laboratoire où se calligraphient tour à tour la parole sur le geste, le souvenir de sensations et pensées, avec la danse écrite « au présent ».