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POP

Mouvements migrateurs

Arts visuels    Danse   

 

Résidence

  • 19/09/2022 → 22/09/2022
 

Sortie de résidence ⟡ 22.09 ▤ 19H30

  

POP est une pièce de danse multidisciplinaire autour des problématiques de santé mentale liées à l'homophobie. En partageant leurs intimités au plateau, les chorégraphes Matthieu Nieto et Thamsanqa Majela développent un langage chorégraphique et poétique pour transcender la violence au travers d’une danse thérapeutique, à la fois sensible et flamboyante. Tout en abordant des thématiques profondes et parfois brutales, ils souhaitent insuffler une sensation de légèreté au travers de la mise en scène d’un univers pop et onirique, à l’image de leurs fantasmes et fictions intérieures influencées par les cultures populaires qui leur ont permis de s'affirmer.

propos

POP est un projet de création en danse et mapping vidéo mettant en scène nos conversations et introspections sur la santé mentale au travers de nos histoires personnelles. Partant d’un constat que les personnes queer sont plus susceptibles de subir des agressions morales ou physiques et de développer des troubles mentaux ou du comportement, nous traversons les traces de certains traumatismes, notamment dans nos constructions en tant qu’hommes et artistes gays. En abordant des thématiques profondes et parfois brutales, nous insufflons pourtant une sensation de légèreté en composant un univers pop et fantaisiste à l’image de nos fantasmes et fictions intérieures. Un contraste que nous trouvons nécessaire pour éviter l’écueil d’une simple reproduction de la violence sur scène.
En choisissant d’intégrer nos danses dans un paysage numérique, nous enrichissons notre écriture chorégraphique d’une dramaturgie visuelle immersive, composée de couleurs et formes multiples, comme une retranscription imaginaire des espaces liminaux de nos subconscients. Ainsi, nous explorons un univers esthétique hyperchromatique en revisitant à nos manière l’héritage de deux artistes emblématiques du mouvement Pop Art : Yayoi Kusama et Keith Harring. A l’image des installations de la performeuse et plasticienne japonaise, ces paysages mouvants, abstraits, psychédéliques et colorés dépeignent les mouvements de l’esprit face aux traumas et autres troubles mentaux et invitent performeurs et spectateurs dans un voyage intérieur surréaliste où le temps et l’espace s’entremêlent de manière hypnotique. Nos corps sont également transformés par les couleurs projetées sur le plateau, une manière de délocaliser ou dépersonnifier les corps tout en leur donnant de nouvelles significations politiques et poétiques, à la manière des silhouettes colorées de Harring.
L’espace et le corps deviennent plastiques, explorant l’interdépendance entre le corps et son contexte spatial et culturel, se situant sur cette frontière fine entre abstraction et narration. Une traversée somatique qui permet de révéler des mondes vulnérables, emplis de non-dits, de hontes, de stigmates et de secrets, tout en faisant émerger des récits et représentations fantasmagoriques. Dans une volonté d’affirmation de ces influences multiples qui nous animent, le langage corporel et l’esthétique du mouvement se nourrissent tout autant des fondamentaux de la danse contemporaine que des gestes issus du voguing, du krump, du drag, du butoh, du cabaret, et de toutes ces expressions culturelles qui transcendent nos expériences traumatiques au travers d’actes de résistances, parfois flamboyants ou dramatiques.
En célébrant nos influences plurielles, nous créons une échappée queer qui défie les récits et les imaginaires racistes, hétéronormés et trop disciplinés qui nous affectent encore aujourd’hui. Les interrelations entre nos corps et nos espaces mentaux numériques offrent un nouvel éclairage subjectif sur le façonnement culturel complexe mais fluide du genre, de la sexualité et de la race. L’univers cabarétique et hyperchromatique offre une toile de fond à ce duo. Nous nous engageons dans un voyage interne empli de conflits culturels, de violences en traumas, mais aussi de résistances, d’affirmations et de célébrations. Ce travail de composition chorégraphique qui joue sur des allers retours entre les dimensions dramatiques et abstraites du geste laisse suffisamment de place au public pour construire ses propres narratifs, traverser une expérience intime et sensible, et peut-être venir participer à un processus de guérison.
Thamsanqa Majela & Matthieu Nieto

bio(s)

THAMSANQA MAJELA
est un danseur, chorégraphe, acteur et pédagogue sud africain basé à Bloemfontein. Il est diplômé des Performing Arts, Research and Training Studios (P.A.R.T.S). Sa formation initiale en danse a commencé à l’Université de technologie de Tshwane en Afrique du Sud. Il s’est formé en danse classique, contemporaine (techniques Cunningham, Horton, Graham), danses africaines et continue d’explorer d’autres techniques. En tant qu’interprète, Majela a travaillé entre autres avec Dada Masilo, P.J. Sabbagha (Forgotten Angle Theatre Collaborative), Erik Languet, Gaby Saranoufi et Shanell Winlock.

En 2015, il est sélectionné dans le cadre du programme Pro-Helvetia pour effectuer une résidence de recherche en Suisse avec l’artiste Margarita Kennedy. Leur duo Interim a été créé à

l’Université de Johannesburg avant de se produire au Centre culturel franco-mozambicain de Maputo, Mozambique; Théâtre de Soweto pour Dance Umbrella; Festival Dihy Soratra à Antananarivo, Madagascar ; Tanzfest Bâle / Tanzfest Vevey, Suisse.

En 2018, il a créé une première œuvre solo intitulée A Last One In Color (him), créée à Mpumalanga pour le My Body My Space, Public Arts Festival. Un solo suivi d’un film de danse, A Last One in Color, en collaboration avec la chorégraphe et performeuse Manao Shimokawa et le réalisateur Axel Stasny. Le film a reçu plusieurs prix dont la Mention spéciale au RollOut Dance Film Award 2019, une nomination au Best Story 2017 Sarajevo Fashion Film Festival, une sélection officielle au Mosaic Film Festival 2017, une première au Japanische Filmtage 2017 (Vienne). Il crée ensuite de nombreux courts-métrages et vidéodanses: Layered Waves (Mobile Dance Film Festival – NYC, Lift-Off First Time Film Makers – UK), Each Passing Minute (Features on Think Short), iNxeba et Lilith Lucifer and Eve. Il a co-chorégraphié Sub Zero, film financé par le Département des Sports, des Arts et de la Culture. Sub Zero a été sélectionné pour le Lift-Off Global Network (Royaume-Uni) et le Woman Scream Film Festival (République Dominicaine).

En 2020, il est invité à faire partie de la programmation du Center For The Less Good Idea, le studio de William Kentridge à Johannesburg. Il crée une œuvre inspirée du Pepper’s Ghost, SPACTRAL, présentée au Virtual-National Arts Festival. Cette œuvre a également été projetée dans le cadre du festival de Performance Kokkenet Film (Danemark).

En 2021, il crée le duo Mommy Mommy, présenté au National Arts Festival (Makhanda, Afrique du Sud).

Thamsanqa donne des ateliers et des cours de danse dans de nombreuses institutions sud africaines dont Dance Factory Kids, Vuyani Dance Company, Moving into Dance Mophatong, Joburg Ballet Theatre, Hilbrow Outreach Foundation et ProfiTraining-Tanz Buero (Bâle, Suisse) et s’engage pour que la formation en danse soit le plus accessible possible.

 

MATTHIEU NIETO
est un chorégraphe, performeur et pédagogue basé à Paris en France. Il aime penser la création comme un espace de relation pluridisciplinaire et invite souvent la voix, le texte, la mode et l’art visuel dans ses performances. Sa pratique artistique est faite de collages et d’hybridation, d’aventures sensorielles et de rencontres humaines. Son travail se situe à l’intersection de l’art contemporain et des cultures pop et urbaines. Il est diplômé d’un Master en Arts de la Scène et du Spectacle Vivant (parcours Projet Culturel et Artistique International) et d’une Licence en Danse obtenue à l’Université Paris 8 à Saint-Denis. Il s’est formé à la danse et à la chorégraphie dans des écoles de renommées internationales : Donko Seko à Bamako, les Rencontres Internationales de Danse
Contemporaine à Paris, Coline à Istres, l’Ecole des Sables à Toubab- Dialaw au Sénégal, Dance New Amsterdam et Peridance à New-York. De son parcours éclectique, qui l’a amené à explorer des pratiques aussi diverses que la danse contemporaine, les danses africaines, le yoga, le voguing ou le krump; il revendique une approche transculturelle du mouvement dansé au sein de ses projets avec la compagnie Mouvements Migrateurs.
En tant qu’interprète, Matthieu rencontre le travail de plusieurs chorégraphes dont Nadia Beugré, Nach, Joya Powell, Mei Yamanaka, Alvaro Gonzalez-Dupuy, Mercedes Chanquia Aguirre, Maria-Jésus Sevari ou encore George Appaix.
Il signe plusieurs pièces chorégraphiques, films de danse et anime différents processus de création communautaires. En 2012/2013, il a chorégraphié son premier spectacle de danse solo I am not my Color, créé au College of the Arts (Windhoek, Namibie) et à Dance New Amsterdam (New York, USA) sous le mentorat de la chorégraphe Alexandra Beller. La pièce explorant les représentations raciales et la fluidité culturelle a ensuite été présentée au Chez Bushwick/Open Studio Festival (New-York, USA) ; Detours Festival/Wits Theatre (Johannesburg, Afrique du Sud) ; Festival de danse East African Nights of Tolerance (Kigali, Rwanda) et Donko-Seko (Bamako, Mali).
En 2017, dans le cadre d’une résidence à Un Oeuf (Fort-de-France, Martinique), il crée une balade performative dans les rues de la capitale martiniquaise avec des danseurs amateurs. Il intervient aussi pour d’autres projets d’ateliers chorégraphiques dans les écoles et les EHPAD en Ariège. En 2018, sa deuxième performance solo I came here to talk a été présentée au Jerk Off Festival/Point-Ephémère (Paris, France) ; Pôle Les Bazis (Ariège, France) et Bakelit Multi Art Center et Central European University (Budapest, Hongrie), incluant des résidences et des présentations de travaux en cours aux Journées Chorégraphiques de Carthage/Institut Français (Tunis, Tunisie) et de la Fabrique Culturelle ( Abidjan, Côte d’Ivoire). En 2021, il est invité par Wesley Ruzibiza, directeur artistique d’Amizero Dance Company, pour chorégraphier une pièce avec quatre jeunes danseurs. Boy Band a été présenté à l’Espace en coproduction avec le Centre Culturel Francophone/Institut Français (Kigali, Rwanda).
En 2022, il intervient en tant que pédagogue et chorégraphe auprès de Muda Africa en Tanzanie et co-crée la pièce Human/Forest, avec Sanna Yrjänheikki et les 14 étudiant.e.s de la formation, présentée à l’Alliance Française de Dar Es Salaam.

 

BALEKANE LEGOABE
est une artiste visuelle, illustratrice, curatrice et créatrice d’animation numérique, basée à Johannesburg, en Afrique du Sud. Elle se spécialise dans le collage de médias mixtes travaillant à la fois numériquement et traditionnellement. Elle se forme à la National School of the Arts en 2013 avec une spécialisation en arts visuels. Elle poursuite ensuite à The Open Window Institute où elle obtient deux licences en Arts, une en communication visuelle avec une specialisation en illustration, une autre en film d’art avec des spécialisations en motion design, animation en volume et marionnettes. En 2019, le travail de Balekane est présenté à the Turbine Art Fair et à the FNB Jo’burg Art Fair. La même année, elle reçoit le StateoftheART Gallery Award. En Juin 2020, elle organise sa première exposition via

StateoftheART Gallery qui a pour titre “What it feels like to be in Water.” (Qu’est ce que cela fait d’être sous l’eau). En 2021, elle participe à plusieurs expositions collectives et présente son travail au Turbine Art Fair.

Son travail explore le concept de liminalité en relation avec les états émotionnels. Avec une attention au sujet, elle gravite autour de l’utilisation de formes et d’objets organiques, en particulier des environnements naturels, des plantes, des animaux et des figures humaines indiquant que ces éléments vivent, respirent et éveillent un sens de connection et d’empathie. Elle souhaite que son travail crée une expérience viscérale qui encourage et propulse les spectateurs à puiser dans la complexité et l’obscurité des émotions qu’ils ressentent et à reconnaître qu’ils existent dans des espaces liminaux.

Distribution

Conception, interprétation & textes : Matthieu Nieto & Thamsanqa Majela
Régie plateau & mapping video : Madani Touré
Musique : Chesney Palmer
Design lumière : Mandla Mtshali
Animation digitale : Balekane Legoabe

 

Production : Mouvements Migrateurs & Thamsanqa Majela
Coproductions : Institut Français & Ville de Paris (Paris, FR); Institut Français d’Afrique du Sud – IFAS (Johannesburg, Afrique du Sud), National Arts Festival (Makhanda, Afrique du Sud), Les Bazis (Sainte Croix Volvestre, 09)
Avec le soutien de : Centre National de la Danse – accueil en résidence (Pantin, 93), Muda Africa (Dar Es Salaam, Tanzanie), Dans6T (Tarbes, 65), L’Essieu du Batut (Le Batut, 12), Le Ring-scène périphérique (Toulouse, 31), CDCN Le Gymnase – accueil studio (Roubaix, 59) et Alliance Française (Dar es Salaam, TZ),

©Muzeza Damas & Vaazi
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